M. Mouktar Diallo enfin libre !

Genève-Paris, le 11 février 2010. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), se félicite de la libération de M. Mouktar Diallo, membre de l’Observatoire national des droits de l’Homme. M. Diallo était détenu depuis le 26 novembre 2009.

Le 5 février 2010, M. Mouktar Diallo a été libéré, aux environs de 17 heures, après que le Premier Ministre, M. Jean-Marie Dore, eut demandé sa libération au ministre de la Justice. Cette libération intervient dans le contexte de la remise en liberté de plusieurs personnes détenues, notamment des militaires, suite à la prise de fonction du gouvernement de transition.

M. Diallo avait été arrêté le 26 novembre 2009 par des militaires chargés de la lutte contre le trafic de drogue et le grand banditisme à Cosa, un quartier de la banlieue de Conakry, à environ 300 mètres du camp Alpha Yaya, au sein duquel sont localisés les services de la junte du capitaine Moussa Daddis Camara. M. Mouktar Diallo a travaillé de nombreuses années pour l’ambassade des Etats-Unis à Conakry, où il était chargé des politiques en matière de droits de l’Homme. Il a aussi travaillé comme formateur pour les militaires, avant de travailler pour l’Observatoire national des droits de l’Homme.

M. Diallo aurait été détenu pour "atteinte à la sûreté de l’Etat" et n’aurait jamais été formellement inculpé. Le 14 décembre 2009, M. Diallo a été transféré du camp Alpha Yaya au « PM3 » de Conakry, un centre de détention de la gendarmerie nationale. Le 5 janvier 2010, il a de nouveau été transféré à la maison centrale, une prison civile située au centre ville de Kaloum-Conakry.

L’Observatoire se félicite de la libération de M. Mouktar Diallo qui constitue un premier pas de la part des autorités de transition d’assurer une meilleure protection des défenseurs des droits de l’Homme, et remercie toutes les personnes, organisations et institutions qui sont intervenues en sa faveur. Cependant, l’Observatoire appelle ces mêmes autorités à sa plus grande vigilance au regard de la prévalence des tensions entretenues par les partisans de l’ancien président, lesquelles exposent les défenseurs des droits de l’Homme à une particulière vulnérabilité, en raison de leur engagement en faveur de l’apaisement, conformément aux instruments internationaux et régionaux ratifiés par la Guinée.

Plus généralement, l’Observatoire appelle les autorités guinéennes à se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et aux instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la Guinée.

Pour plus d’informations, merci de contacter :

· OMCT : Delphine Reculeau : + 41 22 809 49 39

· FIDH : Gaël Grilhot / Karine Appy : + 33 1 43 55 25 18

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