Liberté d’expression en danger

01/07/2011
Communiqué

La campagne de diffamation dont fait l’objet la réalisatrice Nadia El Fani et l’attaque récente du cinéma Afric’Art qui devait projeter son film « Laïcité Inch’allah », font craindre une mise en danger de la liberté d’expression en Tunisie.

En effet, alors que le documentaire devait être projeté, la salle de cinéma Afric’Art a été prise d’assaut dans l’après midi du dimanche 26 juin et saccagée par plusieurs personnes, scandant «  Dieu est le plus grand » et « Il n’y a de dieu que Dieu et Mohammed est son prophète ». Certains portaient des drapeaux noirs où était inscrite cette dernière phrase.

Par ailleurs, la réalisatrice du film reçoit régulièrement des menaces de mort et une campagne de diffamation a été orchestrée à la suite d’une interview donnée à la chaîne Hannibal TV dans laquelle, se prévalant de la liberté de croyance, elle affirmait son athéisme.

Son avocate, Bochra Bel Hadj Hamida déclarait récemment à Rue89 :

«  On manque d’un courant fort pour défendre la liberté des artistes. Vu ce qui s’est passé pour Nadia, et l’absence de réaction des intellectuels je me demande si la liberté d’expression et la liberté de croyance ne sont pas menacées, alors qu’on vient de gagner les libertés publiques. »

La FIDH met en garde contre de telles dérives mettant en danger les libertés fondamentales. Elle appelle les autorités tunisiennes à prendre toutes les mesures pour protéger et garantir les libertés d’expression et de croyance et à poursuivre tout auteur d’actes criminels menaçant ces libertés, conformément au droit international.

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