LA COUR SUPRÊME CONDAMNE LES CRIMES INTERNATIONAUX AU PÉROU : JUSTICE EST RENDUE AUX VICTIMES

07/04/2009
Communiqué

Aujourd’hui, l’ex Président Alberto Fujimori a été condamné par la Chambre Pénale Spéciale de la Cour Suprême du Pérou à 25 ans de prison, la peine maximale applicable dans cette affaire. Le jugement développe de façon solide et détallée les preuves attestant de la culpabilité de Fujimori dans la commission de crimes contre l’humanité. Il présente également les faits établis mettant en évidence l’existence d’un plan criminel, exécuté depuis un appareil de pouvoir organisé et dont Fujimori avait le contrôle. Il répond aux arguments de la défense et établit la vérité de ce qui s’est passé.

Cette décision représente un immense apport à la lute contre l’impunité. Elle établit la responsabilité de l’ex-Président en tant que commanditaires (autor mediato) des crimes commis. Il attribue une valeur juridique aux archives déclassées, une valeur probante au rapport de la Commission de Vérité et Réconciliation, et ordonne d’entamer des poursuites à l’encontre d’autres responsables éventuels.

Le procès contre Alberto Fujimori constitue une grande avancée pour les droits de l’homme au Pérou et au niveau mondial. Pour la première fois, un ancien Président du Pérou a été jugé pour des crimes contre l’humanité. C’est aussi la première fois dans l’histoire qu’un ancien Président est extradé pour répondre de crimes dans son propre pays.

Le procès contre l’ancien Président démontre comment un tribunal national autonome est capable de garantir au prévenu un procès équitable et impartial, et d’accorder aux protagonistes de la tragédie vécue une reconnaissance dans l’histoire.

La décision qui condamne Fujimori pour les crimes graves commis est, en grande partie, le fruit de l’inlassable lutte des victimes et de leurs familles, du mouvement de droits de l’homme, et autres acteurs sociaux, qui les ont accompagnées dans ce long parcours.

La décision, dans le cas de l’ancien Président Alberto Fujimori est un précédent dans les efforts réalisés au Pérou et dans tout la région de l’Amérique Latine afin d’éliminer la profonde impunité et promouvoir plus largement les droits à la vérité, à la justice et à la réparation. Droits qui affirment l’engagement démocratique du Pérou, ainsi qu’au regard de ses obligations internationales en matière de droits de l’homme. Il est important de rappeler que la date du jugement de la Chambre s’inscrit dans la période d’exécution des arrêts de la Cour Interaméricaine concernant les massacres de la Cantuta et Barrios Altos qui exigent la protection de ces droits, et une sanction adéquate pour les responsables au plus haut niveau.

Centro por la Justicia y el Derecho Internacional (CEJIL) – Viviana Krsticevic
La Fundación para el Debido Proceso Legal (DPLF) – Eduardo Bertoni 995718956
Federación Internacional de Derechos Humanos (FIDH) – Alirio Uribe 997896129.
Washington Office on Latin America (WOLA) – Coletta Youngers y Jo Marie Burt 994335265

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