Guinée : Menaces contre plusieurs syndicalistes

Genève-Paris, le 21 janvier 2010. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), exprime sa plus vive préoccupation suite aux menaces formulées à l’encontre du mouvement syndicaliste en Guinée.

Le 15 janvier 2010, à 1h00 du matin, plusieurs syndicalistes ont reçu un message sur leur téléphone portable incitant à la violence à l’encontre des syndicalistes en raison de leur appartenance ethnique. Ainsi, Mme Rabiatou Sérah Diallo , secrétaire générale de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) [1] , M. Barry Alpha , trésorier de la CNTG, M. Kader Azize Camara , membre du département des jeunes de la CNTG, M. Mamadou Mansaré , membre de la CNTG, M. Sy Savané, secrétaire général du Syndicat libre des étudiants chercheurs de Guinée et de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (SLEG-USTG), Mme Mamamouda Paye Camara , membre de la Fédération Mines, M. Binta Bangoura , membre de la Fédération du développement rural, M. Amadou Diallo , syndicaliste de Travaux publics bâtiment, Mme Mariama Kesso Diallo , membre de la CNTG, et d’autres syndicalistes ont reçu le message suivant : “ Chers parents, un issons nos efforts pour le retour de notre cher président Dadis car les musulmans ne veulent pas qu’il revienne ; L’Occident est avec nous pour combattre ces terroristes. A bas les syndicalistes et en particulier les pheules ; Sékouba Konaté est un traître. Vive le CNDD et son président ”.

A l’occasion des accords de Ouagadougou du 15 janvier 2010, les différentes forces se sont accordées pour former un gouvernement d’union nationale en attendant l’organisation d’élections dans les six mois. De telles menaces visent à stigmatiser les défenseurs, notamment les syndicalistes, qui soutiennent une politique d’apaisement des tensions entre les différents groupes politiques, factions et groupes ethniques composant la Guinée depuis la tentative d’assassinat du président du Conseil national pour la démocratie et le développement ( CNDD), le capitaine Moussa Dadis Camara, le 3 décembre 2009 .

L’Observatoire appelle les autorités de transition à protéger et garantir l’intégrité des défenseurs des droits de l’Homme, notamment les syndicalistes, particulièrement exposés en raison de leur engagement en faveur de l’apaisement, conformément aux instruments internationaux et régionaux ratifiés par la Guinée .

En effet, l’Observatoire rappelle qu’au terme de l’article 12.2 de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, “l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration”.

Pour plus d’informations, merci de contacter :

· FIDH : Gaël Grilhot / Karine Appy : + 33 1 43 55 25 18

· OMCT : Delphine Reculeau : + 41 22 809 49 39

 [1]

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