Guinée-Conakry : La FIDH et l’OGDH appellent à la retenue et au maintien de l’élection présidentielle

14/09/2010
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation membre en Guinée, l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH), condamnent les violences pré-électorales qui se sont déroulées les 11 et 12 septembre et appellent les deux candidats à l’élection présidentielle et leurs partisans à la retenue et l’ensemble des acteurs politiques à garantir la tenue d’une élection pacifique, libre, transparente et juste.

Le samedi 11 septembre, des violences, qui ont fait une vingtaine de blessés, ont éclatées dans la banlieue de Conakry entre militants des partis des deux candidats présents au second tour de l’élection présidentielle, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, et le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d’Alpha Condé. De nouveaux affrontements ont éclaté, dimanche 12 septembre à Hamdallaye, dans la banlieue de Conakry où se trouvent les sièges de l’UFDG et du RPG, et ont fait 2 morts et plus d’une trentaine de blessés. Les deux partis se sont accusés mutuellement d’être à l’origine de ces violences entre leurs militants qui se sont affrontés à coups de pierres. Ces événements interviennent après la décision du tribunal de première instance de Dixinn (une banlieue de Conakry) de condamner, le 9 septembre 2010, les deux plus hauts responsables de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et notamment son président, Ben Sékou Sylla, à un an de prison ferme pour « fraude électorale » lors du premier tour du scrutin présidentiel le 27 juin 2010.

La FIDH et l’OGDH, condamnent ces violences et appellent solennellement les deux candidats à l’élection présidentielle et leurs partisans à la retenue et au respect du code de bonne conduite conclu entre les deux candidats le 3 septembre 2010 à Ouagadougou sous l’égide du médiateur Blaise Compaoré.
« La tension est très grande, mais les partis politiques ne doivent pas succomber aux démons qui ont conduit la Guinée dans l’impasse de la violence et des régimes autoritaires. Il faut que chacun se raisonne et accepte le jeu de la démocratie naissante dans notre pays » a déclaré Thierno Maajou Sow, président de l’OGDH.

« Les candidats et leurs partisans doivent être responsables et prôner la retenue. La Guinée n’a pas besoin d’un nouveau 28 septembre 2009. Les citoyens attendent de leurs leaders qu’ils soient à la hauteur de ce moment historique et qu’ils prônent l’unité plutôt que les divisions » a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

La FIDH et l’OGDH demeurent attentives à l’évolution de la situation et demandent à l’ensemble des acteurs du processus électoral de garantir la tenue d’une élection pacifique transparente et juste afin garantir le droit des guinéens de choisir librement leurs représentants conformément aux instruments régionaux et internationaux des droits de l’Homme dont la Guinée est partie, notamment l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

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