Ely Ould Dah condamné après 6 ans de procédure. Notre obstination n’a pas été vaine !

02/07/2005
Communiqué
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Hier, 1er juillet 2005, la Cour d’assises de Nîmes a rendu une décision historique en décidant de condamner à la peine maximum de 10 ans de réclusion, le capitaine mauritanien Ely Ould Dah pour crimes de torture sur des militaires négro-africains en 1990 et 1991. Bien que s’agissant d’un procès par défaut, la FIDH, l’AMDH et la LDH rappellent que Ely Ould Dah était représenté par ses avocats.

La Cour a répondu par l’affirmative à l’ensemble des chefs d’accusation pour avoir commis directement, ordonné et organisé des actes de torture au "camp de la mort de Jreïda".

"Aujourd’hui, je pense aux morts, à mes amis décédés suite aux tortures commises à Jreïda. Pour moi qui ai attendu 14 années ce jour, c’est une nouvelle vie qui commence", a déclaré Ousmane Dia, une des 5 parties civiles.

"La FIDH se félicite de cette décision, qui marque un pas incontestable dans la lutte contre l’impunité, dans le sens où elle a permis pour la première fois en France la mise en œuvre de la compétence universelle. Ce principe qui permet de juger un ressortissant étranger pour des crimes particulièrement graves commis dans un pays tiers, est le seul, dans des situations d’impunité totale comme c’est le cas en Mauritanie, qui permette le droit à un recours effectif pour les victimes", a déclaré Patrick Baudouin, avocat des parties civiles et président d’honneur de la FIDH.

La FIDH, l’AMDH et la LDH rappellent que Ely Ould Dah a pris la fuite en 2000, suite à une décision de libération sous contrôle judiciaire et qu’il demeure protégé par les autorités mauritaniennes, qui, non contentes de ne pas exécuter le mandat d’arrêt international délivré contre lui - et confirmé par les juges de la Cour d’assises de Nîmes hier - l’ont récemment promu.

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