Dix ans après la disparition de centaines de Congolais, les victimes et leurs proches continuent de réclamer la vérité et la justice

Dix ans après les disparitions à grande échelle survenues au port fluvial du Beach de Brazzaville, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue française des droits de l’Homme (LDH), l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) et le Collectif des parents des disparus du Beach de Brazzaville appellent à l’établissement de la vérité et à l’obtention de la justice pour les victimes et leur famille.

La FIDH, la LDH, l’OCDH et le Collectif des parents des disparus du Beach regrettent, en effet, que la lumière n’ait toujours pas été faite sur les circonstances exactes de la disparition de plus de 350 personnes durant les premières semaines de mai 1999 au port fluvial du Beach de Brazzaville, sur le sort de ces personnes disparues, ainsi que sur les responsabilités engagées.

Nos organisations déplorent également que les plus hauts responsables de ces disparitions n’aient pas encore répondu de leurs actes devant une justice équitable. La FIDH, la LDH, l’OCDH et le Collectif des parents des disparus ont, en effet, dénoncé la procédure au Congo Brazzaville qui, lancée en réaction à l’enclenchement par ces mêmes organisations de la procédure en France, a abouti en août 2005, après une instruction bâclée et trois semaines de « mascarade de procès », à l’acquittement pur et simple des 15 accusés [1]. En outre, la procédure en France, initiée en décembre 2001, est, après de multiples rebondissements et d’importantes décisions de la Cour de cassation [2] , certes relancée, mais toujours au stade de l’instruction.

La FIDH, la LDH, l’OCDH et le Collectif des parents des disparus du Beach appellent ainsi à la poursuite effective de l’instruction en France et au renvoi des auteurs de ces crimes devant la Cour d’assises compétente, en application du principe de compétence extra-territoriale, encore récemment réaffirmé par la Cour européenne des droits de l’Homme [3].

Rappel

Entre avril et juin 1999, des Congolais (du Congo-Brazzaville) réfugiés du fait de la guerre civile dans la région du Pool ou en République démocratique du Congo (RDC), sont revenus vers Brazzaville par le port fluvial, suite à la signature d’un accord tripartite entre la RDC, la République du Congo et le Haut Commissariat aux réfugiés, définissant un couloir humanitaire censé garantir leur sécurité. A leur arrivée à Brazzaville, des centaines de personnes ont été arrêtées par des agents publics pour interrogatoire et ont disparu, sans que l’on sache, encore aujourd’hui, ce qui leur est arrivé.

Pour plus de détails sur ces événements et sur les procédures judiciaires passées et en cours, voir le récapitulatif de l’affaire élaboré par la FIDH, ainsi que toutes les publications relatives à l’affaire, disponibles sur le site Internet de la FIDH.

Des interviews de Roger Bouka, président de l’OCDH et de Marcel Touanga, président du Collectif des parents des disparus du Beach de Brazzaville, sont disponibles sur le blog de la FIDH (d’autres interviews seront disponibles très prochainement).

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