Des dizaines de constitutions de parties civiles dans l’affaire du 28 septembre 2009 : les victimes et les ONG posent le premier acte de la lutte contre l’impunité des auteurs de crimes internationaux en Guinée

03/06/2010
Communiqué

Conakry, le 3 juin 2010 – Le 1er juin 2010, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), son organisation membre en Guinée, l’Orgnanisation guinéenne de défense des droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH), l’Association guinéenne d’orientation et de réflexion pour l’action (AGORA) et les associations de victimes, l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre 2009 (AVIPA), l’Association des familles des disparus du 28 septembre 2009 (AFADIS), et des dizaines de victimes des crimes perpétrées le 28 septembre 2009 et les jours suivants, se sont constituées parties civiles dans l’instruction ouverte devant le pool des juges d’instruction désignés pour enquêter sur ces faits.

Le 28 septembre 2009, des dizaines de milliers de personnes s’étaient réunies au stade du 28 septembre à Conakry pour manifester pacifiquement contre la volonté du président du CNDD, le Capitaine Moussa Dadis Camara, de se présenter à l’élection présidentielle. La manifestation avait été réprimée dans le sang par les militaires et certains services de sécurité qui seraient, selon la Commission internationale d’enquête des Nations unies, responsables de la mort ou la disparition d’au moins 156 personnes, de viols et d’autres crimes sexuels dont plus de109 femmes ont été victimes, et de très nombreux blessés et d’atteintes aux biens.

Les victimes considèrent que leur participation et celle des ONG à cette instruction ouverte devant la justice guinéenne leur permettra de mieux défendre leurs droits et de faire entendre leurs voix pour que la vérité éclate et que Justice leur soit rendue.

Les victimes du 28 septembre 2009 et les associations qui les accompagnent appellent, par cet acte, les autorités politiques et judiciaires, actuelles et futures, à garantir le droit à un procès juste et équitable tant aux victimes qu’aux présumés responsables, la protection des victimes, des témoins et des acteurs judiciaires.

Conformément aux dispositions du droit guinéen, aux engagements internationaux de la Guinée et en particulier des dispositions du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), cette dernière qui a déjà ouvert une analyse préliminaire en Guinée, peut et devra intervenir si la volonté ou la capacité de la justice guinéenne s’avère défaillante à juger les auteurs de ces crimes internationaux.

La FIDH, l’OGDH, l’AVIPA, l’AFADIS et l’AGORA demeureront vigilantes à ce que Justice soit rendue aux victimes pour que cette action contribue efficacement à l’apaisement des conflits en Guinée et que de tels actes ne se reproduisent plus.

Contacts presse :
FIDH : Karine Appy/Fabien Maitre + 33 1 43 55 14 12 / + 33 1 43 55 90 19
OGDH : Thierno SOW : +224 60529927
AGORA : Madani DIA : +22462412008
AVIPA : Ibrahima BARRY : +22462406514
AFADIS : Kenda Bailo DIALLO : +224 62212222

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