Assemblée générale de TOTAL : les ONG se mobilisent pour l’arrêt des activités du groupe en Birmanie et pour une plus grande transparence

A l’occasion de l’Assemblée générale du groupe TOTAL, des membres du collectif « Total pollue la démocratie - Stoppons le TOTALitarisme en Birmanie », Agir ici, Info Birmanie, la Ligue des droits de l’Homme et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) ont interpellé le groupe dans une lettre au Président sur les activités du groupe en Birmanie et sur la politique de transparence du groupe.

Les signataires ont renouvelé leur demande à TOTAL d’envisager le retrait de Birmanie dans la mesure où il n’est pas possible de prétendre investir en Birmanie sans que ceci contribue à renforcer le régime militaire en place et à lui fournir les moyens de poursuivre une politique répressive contre sa population.

Elles ont rappellé que l’Organisation internationale du travail (OIT) a réactivé en mars 2005 et maintient depuis lors ses mesures exceptionnelles adoptées en 2000 recommandant aux « organismes des Nations unies, aux Etats et aux sociétés privées de revoir leur relations avec la Birmanie afin de ne pas encourager le recours au travail forcé ». Lors de la conférence générale de l’OIT qui a lieu en ce moment même, le renforcement des mesures à l’égard de la Birmanie est envisagé.

Rappelons que depuis le 30 mai 2003, nous restons sans nouvelle Madame Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1992 et figure emblématique du mouvement démocratique birman qui demeure assignée à résidence jusqu’en avril 2007.

En outre, les signataires ont souhaité obtenir des informations précises sur la mise en oeuvre des dispositions de l’accord de novembre 2005 prévoyant l’indemnisation des citoyens birmans se disant victimes du chantier de Yadana en Birmanie dans le cadre de la procédure judiciaire entamée en France contre le groupe pour « séquestration ». En échange du retrait des plaintes, cet accord prévoyait l’indemnisation des plaignants et le financement de projets humanitaires en faveur des réfugiés birmans vivant sur la frontière birmano-thai. Les organisations signataires souhaitent savoir comment seront sélectionnés les projets et par qui ils seront mis en oeuvre. Les organisations signataires se sont notamment intérrogées sur l’aide qui sera apporté aux victimes des exactions de l’armée qui se réfugient dans les camps des pays frontaliers.

Plus généralement, les signataires et la Coalition "Publiez ce que vous payez" ont interpellé TOTAL sur la transparence de ses activités. En effet, à de nombreuses occasions, le groupe TOTAL s’est déclaré favorable à une plus grande transparence des paiements et des revenus issus de l’activité extractive facilitant ainsi la dénonciation de pratiques (détournement ou mauvaise gestion) courantes dans les pays non-démocratiques et corrompus possédant des ressources naturelles. Les ONG signataires souhaitent que le groupe TOTAL explique les progrès concrets qui ont été réalisés dans la mise en pratique de cette volonté dans tous les pays d’opération.

Dans certains pays qui adhérent à l’Initiative pour la Transparence dans les industries extractives (EITI), tels le Nigeria, les entreprises pétrolières doivent désormais publier entreprise par entreprise les revenus versés au gouvernement. TOTAL pour sa part souhaite que ne soient publiés que les chiffres agrégés. L’exemple du Nigeria démontre que la publication individuelle est possible, sans que ceci affecte la compétitivité des entreprises concernées. La publication de ces données est en outre indispensable pour garantir que ces informations servent à l’objectif de transparence recherché.

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