Agression à l’encontre d’une délégation du Parti Démocratique Progressiste.

08/07/2009
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) sont préoccupées par les actes répétés de harcèlement et d’intimidations à l’encontre des militants politiques d’opposition en Tunisie et plus particulièrement de l’attaque perpétrée contre une délégation du Parti Démocratique Progressiste (PDP), lundi 6 juillet 2009 dans l’après-midi.

Les représentants du PDP, y compris la Secrétaire générale, Mme Mia Al Jeribi, ont été agressés par un groupe armé de bâtons et de pierres, alors que la délégation était à Sidi Bouzid en visite chez la famille de M. Wahid Berahimi (un membre du PDP) pour fêter sa libération de prison.

Les membres du groupe ont jeté des pierres sur les trois voitures, alors que celles-ci étaient garées à l’intérieur de la propriété familiale de M. Wahid Berahmi ce qui a causé des dommages sur les véhicules et blessé deux personnes : M. Ahmad Bouazi (membre du bureau politique du PDP) blessé au bras, et M. Asaad Bouazizi, un autre membre de la délégation, blessé au visage.

L’agression a eu lieu devant des agents de police en civil et notamment devant le président du Centre de sécurité, qui ont assisté à la scène mais ne sont pas intervenus, malgré les appels et les cris des victimes.

La Secrétaire générale du PDP a essayé en vain de joindre le ministre de l’Intérieur vers 16 heures pour informer les responsables de ce qui venait de se passer et demander que les agresseurs soient arrêtés. Pour seule réponse, on lui a dit que le ministère fonctionnait selon l’horaire d’été et jusqu’à 14 heures seulement.

A quelques mois d’une échéance électorale importante en Tunisie, la FIDH et l’OMCT s’indignent contre la multiplication de ces actes d’intimidation à l’encontre de militants politiques et des défenseurs des droits de l’Homme par les autorités, qui semblent vouloir strictement contrôler voire empêcher toute réunion d’activistes prônant des valeurs démocratiques dans le pays.

La FIDH et l’OMCT appellent les autorités tunisiennes compétentes à diligenter une enquête immédiate, efficace, exhaustive, indépendante et impartiale sur les événements et à poursuivre les agresseurs ; elle enjoint également les autorités tunisiennes à mettre un terme à tout acte de harcèlement à l’encontre des opposants politiques et à respecter leurs engagements internationaux en matière de droits de l’Homme, et notamment la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et le Pacte international relatif aux droits civils.

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